ROBIN
Robin est né il y a 23 ans de cela dans la capitale de l’Irlande du Nord, Belfast. Il a une petite sœur, Julia, avec qui il est très proche malgré leurs très nombreuses différences. C’est vrai, malgré ses excellentes notes en littérature, lui n’a pas de diplôme, il n’est pas non plus au conservatoire, et n’est pas forcément bon sous tout rapport. Julia, c’est son petit trésor, sa protégée. Julia a décroché sa bourse d’études, et contrairement à lui, elle s’en ira de cette banlieue pauvre merdique. Qu’est ce qu’il en est fier de sa petite sœur, c’est surement l’être qu’il aime le plus au monde, et surtout la seule personne de sa famille avec qui il est proche. En effet, les seules « preuves d’affection » physiques dont son beau-père peut lui faire preuve, c’est quand il le frappe. Le pire, c’est quand ce connard frappe sa mère. Dur à dire, mais Robin ne la reconnait plus depuis qu’elle vit avec ce vieux con. Avant, elle tenait à ses deux enfants comme la prunelle de ses yeux, désormais, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, devenue complètement alcoolique et suicidaire. Avant, Robin se révoltait de la façon dont se comportait son beau-père, et suppliait sa mère de se sortir de là. Mais aujourd’hui, il sait que c’est peine perdue, et vit au milieu de ce spectacle déprimant. Enfin « vit », non, Robin n’est jamais chez lui. Robin squatte chez ses amis, tous skinheads punks comme lui. Ces gens sont devenus ses amis, puis ensuite sa famille. Sa vraie famille, improvisant des fêtes et feux sauvages dans la ville, se bourrant la gueule jack Daniels sur du son rock, reggae ou de la punk. Les skinheads, cette grande famille où l’amitié tient une grande place, la musique aussi. De base, ce groupe était créée en réaction à l’injustice économique et la violence sociale, aujourd’hui, ces injustices existent encore à Belfast, mais pour Robin, c’est plus une manière de s’évader, de penser à autre chose que ses problèmes familiaux, de vivre tout simplement. Certains s’amusent à l’appeler « Robin Hood » « Robin des bois » parce que monsieur a horreur de l’injustice et est de nature altruiste. Être skinhead, c’est être fier d’appartenir à la classe ouvrière, et se battre pour son émancipation. C’est aussi avoir le crâne rasé, porter des docks, des levis 501, et se battre de temps en temps. Robin est plutôt discret, il parle peu, mais n’en est pas moins respecté dans son groupe. D’ailleurs on respecte cela, personne ne le fait chier, non pas qu’il soit forcément une grande gueule, il a un certain charisme et une certaine aura. Effacé mais respecté. Si ses cheveux blonds sont rasés, il a d’incroyables yeux bleu perçants et déstabilisants. Il est peu loquace, peu blagueur, et plutôt mystérieux pour le coup. Ses hobbies ? Jouer au billard avec ses potes, boire, fumer, s’esquinter la santé, squatter les parcs, les festivals, le port, squatter les pubs, et chanter jusqu’à pas d’heure. Mais Robin a des plaisirs inavoués, comme le 7e art, et l’histoire de l’art, il lui arrive de fréquenter les musées, et surtout il adore assister aux concerts de sa petite sœur. Le reste est à découvrir, en attendant, il bosse à l’entrée d’un musée.